giovedì 7 marzo 2019

LA MORTE DI JEAN STAROBINSKI. S. BLIN, Mort du critique littéraire et psychiatre Jean Starobinski, LIBERATION, 6 marzo 2019

Historien des idées, théoricien de la littérature et médecin, le critique Jean Starobinski est mort le lundi 4 mars à 98 ans.

Né en 1920 à Genève dans une famille d’origine polonaise, il a introduit en France une lecture inédite des Lumières. Avec la Transparence et l’Obstacle (1957) et Accusez et Séduire (2012), ce spécialiste du XVIIIe siècle a renouvelé la critique de Rousseau, Montesquieu et Diderot.


«Le plus grand herméneute littéraire» car «sachant allier la délicatesse du toucher et la maîtrise de l’explication», selon le poète et philosophe Martin Rueff, qui publiait en 2016 l’épais volume la Beauté du monde(Quarto Gallimard), composé d’une centaine de ses articles écrit entre 1946 et 2010, consacrait son travail de critique aussi bien à des écrivains que des peintres et des musiciens. Sa trentaine d’ouvrages sur la philosophie, les arts et les sciences, lui valent l’étiquette de «savant, humaniste, encyclopédiste».

Mélomane et pianiste possédant l’oreille absolue, Jean Starobinski était également psychiatre. Il a pratiqué un art du soin associant critique et clinique. Cette expérience a culminé avec la publication de sa somme poétique, l’Encre de la mélancolie (2012).
Auteur d’une thèse de doctorat de médecine passée en 1960, Histoire du traitement de la mélancolie, ex-interne des hôpitaux, Jean Starobinski a enseigné l’histoire de la littérature à l’université américaine Johns-Hopkins et à l’université de Bâle, ainsi que l’histoire des idées et de la médecine à Genève, où il est nommé en 1958.
Récompensé notamment par le prix Pierre de Régnier de l’Académie française (1972), le prix international Balzan (1984), le prix Goethe à Hambourg (1984) ou le Karl-Jaspers-Preis à Heidelberg (1999), il a fait l’objet de nombreux colloques ou de monographies.

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